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Francesco n’eût pas dépensé tout son argent à acheter des offices, qui retournèrent au pape, il aurait sans aucun doute laissé une grande partie de sa fortune à Manno, qui était chargé d’une nombreuse famille.

Le plus dévoué et le plus fidèle de ses amis fut le pelletier Avveduto dell’Avveduto, dont nous avons déjà parlé. Si Avveduto eût été à Rome dans les derniers temps de la vie de Salviati, il est probable que celui-ci aurait mieux conduit ses affaires.

Salviati compta encore parmi ses amis l’Espagnol Roviale, son élève, qui l’aida dans une foule d’ouvrages, et auquel on doit la Conversion de Paul, qui orne l’église de Santo-Spirito de Rome.

Salviati voulut aussi beaucoup de bien à Francesco dal Prato, en compagnie duquel il étudia le dessin dans son enfance, comme nous l’avons dit au commencement de cette biographie. Francesco fut meilleur dessinateur qu’aucun orfèvre de son temps et ne se montra point inférieur à son père Girolamo, que personne ne surpassait dans l’art de modeler des ex-voto en argent. À l’aide d’un mélange de poix, de suif et de cire, qu’il repoussait sur une plaque d’argent avec des outils de fer, Girolamo exécutait, dit-on, avec une extrême facilité, des têtes, des torses, des bras, des jambes, et en un mot, les ex-voto de tout genre qu’on lui demandait. Quant à Francesco dal Prato, il ne se contenta pas de modeler des ex-voto comme son père, il travailla en marqueterie et damasquina des feuillages,