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riginalité et de variété. Il possédait les secrets de la peinture à l’huile, à la détrempe et à fresque, au point que l’on peut affirmer qu’il a été un des plus vaillants, des plus expéditifs et des plus habiles artistes de notre époque ; et cela, nous l’attestons hautement, nous qui, durant de longues années, avons connu personnellement le Salviati, nous qui n’avons jamais cessé d’être son ami, bien que nous ayons souvent travaillé en concurrence l’un de l’autre dans les édifices les plus fameux de l’Italie.

Le Salviati était d’un caractère affable, mais soupçonneux et crédule à l’excès. Il avait l’esprit vif, subtil et pénétrant. Quand il se mettait à parler de quelques artistes, sérieusement ou en plaisantant, il ne manquait jamais de les égratigner un peu, et, parfois, il les écorchait jusqu’au vif. Il aimait la société des savants et des grands personnages, et témoigna toujours de l’aversion pour les artistes du commun, lors même qu’ils n’étaient pas dépourvus de mérite. Il fuyait les médisants, et, dès que la conversation tombait sur eux, il les déchirait sans pitié. Il avait surtout en haine les fourberies dont les artistes se rendent quelquefois coupables : c’était un sujet qui ne lui prêtait que trop à dire et sur lequel il avait appris bien des choses en France. Afin de chasser la mélancolie qui l’obsédait, il allait parfois se délasser avec ses amis, et il s’efforçait d’être gai. Du reste, son humeur irrésolue, soupçonneuse et solitaire, ne fit de mal qu’à lui-même.

Il fut intimement lié avec Manno de Florence, qui exerçait avec distinction l’état d’orfévre à Rome. Si