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Il légua à son élève Annibale, fils de Nanni di Baccio Bigio, une rente annuelle de soixante écus, quatorze tableaux, tous ses dessins, et d’autres objets d’art. Il abandonna le reste de ses biens à la religieuse Gabriella, sa sœur, laquelle, m’assure-t-on, n’eut pas même les cordes du sac, comme dit le proverbe. Cependant, elle dut avoir un tableau entouré d’une broderie, qu’il avait peint sur toile d’argent, pour le roi de Portugal ou pour celui de Pologne, et qu’il lui avait laissé en souvenir de lui. Tous ses offices, qui lui avaient coûté tant de peine à acquérir, furent perdus.

Il mourut le jour de Saint-Martin, le 11 novembre 1563, et fut enseveli à San-Girolamo, église voisine de la maison qu’il habitait.

La mort de Francesco fut une très-grande perte pour l’art ; car, malgré ses cinquante-quatre ans et sa mauvaise santé, il étudiait sans relâche. Il aurait voulu faire une foule de choses : ainsi, vers la fin de sa vie, il avait tenté quelques essais en mosaïque. Doué d’une imagination riche et fertile, et profondément initié à tous les procédés de la peinture, il aurait produit des choses merveilleuses, s’il eût rencontré un prince qui lui eût permis d’agir à son gré. Il entendait la science du nu autant que tout autre maître de son temps, et il avait le talent de donner aux têtes de ses personnages une grâce ravissante. Ses draperies étaient d’une élégance exquise, et il savait toujours les arranger de façon à laisser paraître le nu dans les endroits convenables. Ses costumes et tous ses accessoires étaient pleins d’o-