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en outre à vendre la plus grande partie de ses offices, et à s’arranger de façon à pouvoir se souvenir de ses amis, et de ceux qui lui avaient été fidèles et dévoués. Francesco reconnut la bonté de ces avis et promit de les suivre ; mais il n’en fit rien, ainsi qu’il arrive presque toujours aux gens qui remettent les affaires de jour en jour.

En arrivant à Rome, il trouva que le cardinal Emulio avait distribué les tableaux de la salle des Rois à Taddeo Zucchero, à Livio de Forli (18), à Orazio de Bologne (19), à Girolamo da Sermoneta et à d’autres artistes. Il écrivit à Giorgio, pour l’informer de cette nouvelle, et lui demander s’il fallait qu’il continuât le tableau qu’il avait commencé. Giorgio lui répondit que, pour utiliser les dessins et les cartons qu’il avait préparés, il n’avait rien de mieux à faire ; que la plupart des tableaux de la salle des Rois avaient été confiés à de moins habiles que lui, mais que, s’il voulait s’efforcer d’imiter les fresques de la Pauline et de la Sixtine, on jetterait à terre l’ouvrage de ses rivaux pour le lui donner. Il lui recommanda aussi de ne se préoccuper ni de la question d’argent, ni des contrariétés que pourraient lui susciter les directeurs de l’entreprise. Nous conservons toutes les lettres de Salviati relatives à ce sujet ; quant à celles que nous lui avons écrites, on les a probablement trouvées chez lui, après sa mort.

Il n’avait encore adopté aucun parti, lorsqu’il fut attaqué d’une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau, sans lui avoir laissé le temps de disposer entièrement de sa fortune.