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le premier et le meilleur peintre de Rome, et le plus capable de le bien servir ; et que si le Buonarroti et le cardinal de Carpi appuyaient Daniel, ils se laissaient guider par l’amitié plus que par le sentiment de la justice. Pour en revenir au tableau de Giorgio, il fut déposé chez Francesco, qui plus tard l’expédia à Arezzo, où Vasari le plaça dans l’église paroissiale.

Les affaires de la salle des Rois en étaient au point que nous venons de noter lorsque le duc Cosme partit de Sienne pour Rome. Le Vasari, qui s’était rendu auprès de Son Excellence, lui recommanda vivement Salviati, et écrivit à celui-ci de quelle manière il devait agir quand le duc serait arrivé à Rome. Francesco suivit exactement les instructions de Giorgio. Il se présenta au duc, qui l’accueillit gracieusement et parla si chaudement au pape, que Sa Sainteté lui alloua la moitié de la salle des Rois. Francesco se mit sans retard à l’œuvre, et commença par jeter à terre un tableau commencé par Daniel, ce qui occasionna de nombreuses querelles entre ces deux rivaux. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, Pirro Ligorio était architecte de Sa Sainteté. Il avait d’abord protégé notre artiste, et il aurait certainement continué d’être de ses amis, si Francesco, en ne tenant aucun compte de lui, ne l’eût poussé à se ranger parmi ses adversaires, et à lui donner des preuves de son inimitié. Ligorio, en effet, dit au pape qu’il y avait à Rome une foule de jeunes et vaillants peintres, et que, si l’on voulait une bonne fois finir la salle des Rois, il n’y avait