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paroi où se trouve la porte d’entrée, il fit deux grands et superbes tableaux. Le premier représente Camille renversant les balances où Brennus vient de jeter son épée, et le second, Camille couronné par la Renommée, et traîné sur un char de triomphe attelé de quatre chevaux, et précédé d’une foule de prêtres portant la statue de Junon, des vases et des trophées. Le char est environné de prisonniers et suivi de soldats, parmi lesquels on reconnaît Francesco. Rome apparaît dans le lointain. Au-dessus de la porte, la Paix, environnée de prisonniers, brûle un monceau d’armes. Tous ces divers sujets sont traités avec un tel soin, qu’on ne saurait rien imaginer de mieux. Dans les deux principaux compartiments de la paroi percée de trois fenêtres, Francesco plaça deux niches, contenant l’une Diane tirant une flèche de son carquois, et l’autre le dieu Mars, sous les pieds duquel est un Gaulois. Les deux compartiments latéraux sont occupés par deux figures du Temps. Sur la dernière paroi, percée de deux fenêtres, on voit à droite le Soleil et à gauche la Lune, tels que les Égyptiens les représentent. Le compartiment du milieu renferme la Faveur sous les traits d’un jeune homme nu, monté sur une roue, et entouré de l’Envie, de la Haine, de la Médisance, des Honneurs, des Plaisirs, et de tous les autres personnages allégoriques dont parle Lucien. Au-dessus des fenêtres, Francesco peignit une frise pleine de beaux enfants nus, et différents sujets de l’histoire de Camille. Vis-à-vis de la Paix, qui brûle des armes, est l’Arno tenant une corne d’abon-