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Michel-Ange Buonarroti. Francesco habitait alors la ruelle de Bivigliano, où son père avait loué une vaste maison pour sa fabrique de velours. Dès qu’il sut que Vasari était à Florence, il se mit en relation avec lui, en lui faisant montrer par Messer Marco da Lodi, gentilhomme du cardinal de Cortona, un beau portrait qu’il avait peint sous la direction de Giuliano Bugiardini (2). Tandis que Francesco travaillait chez ce maître, Vasari, de son côté, continuait d’étudier les belles-lettres, et par l’ordre du cardinal assistait chaque jour, pendant deux heures, aux leçons que le savant Pierio donnait à Hippolyte et à Alexandre de Médicis. L’amitié que Vasari et Francesco se vouèrent fut inaltérable, bien que plusieurs personnes aient cru le contraire.

Vasari était depuis quelques mois avec Michel-Ange, lorsque ce grand artiste fut appelé à Rome par le pape Clément VII, qui le chargea de commencer la bibliothèque de San-Lorenzo. Avant de partir, Michel-Ange plaça Vasari chez Andrea del Sarto. Souvent Giorgio dérobait à ce maître des dessins pour les prêter à Francesco, qui passait avec une joie extrême les nuits et les jours à les copier. Vasari, ayant ensuite passé à l’école de Baccio Bandinelli, se remua si bien, qu’il y attira Francesco ; et ce fut à leur mutuel profit, car ils firent ensemble plus de progrès en un mois, qu’ils n’en avaient fait en deux ans, lorsqu’ils travaillaient chacun de son côté. Il en fut de même pour le jeune Nannoccio, qui était alors avec Baccio et duquel nous avons déjà parlé ailleurs (3).