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Après l’expulsion des Médicis, qui eut lieu en 1528, le séjour de Florence devint odieux à notre artiste, au point qu’il laissa le soin de toutes ses affaires à Niccolò Buoni, et qu’il s’en alla en France avec son élève Lorenzo Naldini, surnommé Guazzetto.

Arrivé à Paris, Rustici fut présenté par ses amis Giovan-Battista della Palla et Francesco di Pellegrino à François Ier qui lui témoigna beaucoup d’amitié, et lui accorda une pension annuelle de cinq cents écus.

Rustici fit pour ce prince divers ouvrages sur lesquels nous n’avons point de renseignements précis.

En dernier lieu, il lui fut commandé une statue équestre de François Ier, deux fois grande comme nature.

Ses modèles plurent au roi, qui lui donna un vaste palais pour exécuter ses moules et pour jeter en bronze la statue. Par malheur, François Ier mourut avant l’achèvement de l’entreprise. Son successeur, Henri II, supprima des pensions, et restreignit les dépenses de la cour, si bien que Rustici, déjà fort âgé et assez dépourvu d’argent, fut, dit-on, réduit pour vivre à louer le palais qu’il tenait de la munificence de François Ier. Mais le sort impitoyable lui réservait une secousse plus rude encore. Henri II lui enleva son palais pour en gratifier Piero Strozzi.

Rustici se serait alors trouvé sans aucune ressource, si, touché de son infortune, Piero Strozzi ne fût allé à son aide. Ce généreux seigneur l’installa dans une abbaye qui appartenait à son frère (9),