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C’est ainsi qu’à diverses époques l’on vit jouer, comme nous l’avons dit dans la biographie d’Aristotile da San-Gallo, la Calandra, du cardinal Bernardo di Bibbiena, les Suppositi et la Cassaria, de l’Ariosto, la Clizia et la Mandragola, de Machiavello.

Lorsque Francesco et Domenico Rucellai présidèrent la société, ils choisirent la première fois, pour sujet de leur fête, l’Histoire des Harpies de Phinée, et une autre fois une dispute de philosophes sur la Trinité, où ils firent montrer par saint André un ciel peuplé de tous les chœurs d’anges.

Avec l’aide de Jacopo Sansovino, d’Andrea del Sarto et de Rustici, Giovanni Gaddi représenta un Enfer où Tantale servit un splendide festin aux sociétaires déguisés en dieux de l’Olympe. Des jardins, des paradis, des feux d’artifice, et d’autres merveilles dont la description nous mènerait trop loin, ajoutèrent un charme extraordinaire à cette fête.

Luigi Martelli, quand son tour de traiter la compagnie fut arrivé, donna son souper chez Giuliano Scali (8), près de la porte Pinti. Il montra dans une salle le cruel Mars entouré de cadavres sanglants, et dans une autre chambre Mars et Vénus, couchés sur un lit, et bientôt après captifs sous les filets de Vulcain, qui appelle les dieux pour qu’ils soient témoins de sa vengeance.

Mais cette digression qui, sous certains rapports mentionnés plus haut, nous a semblé utile, paraîtra peut-être trop longue à nos lecteurs. Revenons donc à Rustici.