Page:Vasari - Vies des peintres - t9 t10, 1842.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.

président de la société, fut l’ordonnateur de la fête que nous allons décrire.

Cérès, à la recherche de sa fille le Proserpine enlevée par Pluton, alla supplier les confrères de la Truelle de l’accompagner en enfer. Ceux-ci, après divers pourparlers, y consentirent et pénétrèrent avec elle dans une salle où pour toute entrée s’offrait une immense gueule de serpent, près de laquelle aboyait Cerbère. Pluton parut, et ne répondit aux réclamations de Cérés qu’en la priant d’assister à ses noces avec la compagnie ; l’invitation fut acceptée, et la gueule monstrueuse du serpent livra passage dans une vaste salle circulaire, blafardement éclairée.

Un démon d’une prodigieuse laideur, armé d’une fourche de fer, conduisit les invités à une table couverte de draperies noires.

Pluton commanda qu’en laideur de ses noces, les tourments des damnés cessassent durant le repas, et ainsi fut fait. Seulement, à un signal donné, des petites gerbes de feu s’élancèrent soudainement, et montrèrent tous les supplices des réprouvés peints sur les parois de la salle.

Sur les plats de ce banquet infernal étaient entassés des serpents, des couleuvres, des lézards, des tarentules, des crapauds, des grenouilles, des scorpions, des chauve-souris et d’autres semblables animaux ; mais ces hideuses enveloppes recélaient la chair la plus succulente.

Ces mets étaient placés sur la table à l’aide d’une pelle par dès démons, tandis qu’un autre agent de