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queur d’Hector au milieu des jeunes filles de la cour de son aïeul, il cachait un glaive au milieu des hochets. L’académie fait réciter cette fable à ses élèves, mais n’oserait leur en expliquer l’enseignement ; ses monotones exigences et l’invariable donnée du grand prix de Rome repoussent les organisations les plus précieuses et les plus rares.

En somme, l’esprit académique, par son monstrueux conseil d’une école centrale et privilégiée, que toutes les nations et tous les pouvoirs, depuis le temps de Montorsoli, ont suivi, a ruiné complètement toute éducation libérale. Le besoin de faire rentrer tous les éléments de cette éducation dans une institution étroite en a fait nier la plus importante partie ; les mauvaises passions ont fait le reste de cette œuvre inintelligente. La jeunesse est tiraillée et dépensée dans les appâts et les concurrences les plus trompeurs et les plus stériles. La pitoyable éducation de l’artiste réagit sur le goût public et les principes des gouvernements en fait d’art. Cette corruption universelle, qui s’étend partout où l’art se porte, est sans palliatif et sans compensation.

De tout côté, l’art cerné ne peut trouver aucune ouverture par où un peu d’air et de vraie protection puissent lui arriver. L’étranglement est complet.

Voyez plutôt ce qui s’est produit dans les derniers temps.

Les études de la peinture, après les grands mouvements contemporains qui régénèrent tant de choses dans notre civilisation moderne depuis 89,