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plus encore que de la conviction, qui, sous prétexte de conserver de l’unité et de l’ensemble à l’instruction, conduit forcément les élèves à l’atelier des membres de l’Institut, et fonde à leur profit un monopole au moins étrange dans nos arts prétendus libéraux. Si les académiciens, en enfreignant, comme ils l’osent souvent, toute pudeur et toute convenance, insinuent que renseignement national ne doit pas pouvoir se passer du concours de leurs ateliers, que la jeunesse leur demande nettement l’explication de cette épithète de gratuite que la générosité nationale a écrite au front du palais qui abrite leur avarice.

Mais ce n’est pas tout ; à l’école les concours ne sont pas plus significatifs que les cours n’y sont suffisants.

Dieu nous garde de dégoûter nos lecteurs en les promenant dans le labyrinthe d’inepties que les nombreux concours imaginés par la sagacité académique ont pour objet ; il suffit de les ramener à leur principe commun, et de les voir dans leur base fondamentale. Saluons l’académie, mère de toute sage doctrine, source de toute invention féconde dans les arts ! Admettons l’utilité de tous les concours et la portée de toutes les idées dont sa majestueuse complaisance se couronne.

Pour que ces luttes soient significatives et morales, il faut au moins qu’elles soient fournies dans les mêmes conditions. L’académie l’a compris comme nous. Dans sa sagesse révélée et sa philosophique équité, elle a légiféré sur ce point impor-