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Vaga ; secondement, nous disons que tout l’enseignement de l’école se résume, à proprement parler, dans le cours de dessin du soir. En effet, l’école ne songe à la peinture que pour exiger du jeune artiste les fortes épreuves qui permettent d’aborder et qui obtiennent le prix de Rome, c’est-à-dire les concours sémestriels de l’esquisse et du torse, et le concours annuel des loges. Où donc la maternelle école a-t-elle pensé que l’étudiant aura pu trouver, dans cette partie définitive et suprême de l’art qui embrasse toutes les autres, et dont les difficultés par cela même sont si ardues, ces conseils, cette méthode, cette tenue qui l’auront à la fois empêché de céder aux mauvaises tendances, et mis en possession des vraies ressources et des utiles procédés ? Est-ce que l’école des beaux-arts croit avoir fait quelque chose de bien providentiel pour le jeune peintre, en lui délivrant une carte d’étude spéciale pour le musée ? L’utilité, cependant, ne lui en sera pas plus grande qu’un passeport à un paysagiste.

Et ici qu’on ne vienne pas nous dire que l’enseignement académique se complète et doit se compléter par les leçons particulières des maîtres, professeurs à l’école ; car, alors, nous entrerions dans un ordre de discussion qui répugne à tout vrai théoricien, et, par les assertions les plus fortes et les plus loyales, nous ferions monter à plus d’un homme, en le nommant, le rouge au visage. Nous remuerions à fond un foyer de cupidité et de démarches sales, s’il nous fallait expliquer entièrement ce que déguise si mal cet esprit exclusif, produit du calcul