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Quant à nous c’est le premier danger que nous remarquons pour la jeunesse, et le premier mensonge que nous reprochons à l’institution.

Si l’éducation qu’on reçoit à l’école est mauvaise (et tout à l’heure on le verra), tant pis certes, qu’elle s’affiche d’une manière provocante, et qu’elle entraîne une jeunesse dans le dénûment par une gratuite et fallacieuse accessibilité. Ce premier mensonge, ce perfide appât de l’institution, en tout temps et maintenant encore, a retenu et retient pendant plusieurs années, dans un cercle de déceptions poignantes et d’alternatives abrutissantes, des malheureux qu’on devrait rougir de traiter ainsi, des enfants recommandés ordinairement par deux choses saintes pour les gens de cœur, la misère et l’espérance dans le jeune âge, la misère qu’ici rien n’autorise à croire méritée, l’espoir qu’ici rien n’autorise davantage à suspecter. Non, l’instruction qu’on reçoit à l’école, bonne ou mauvaise, n’est ni complète, ni accessible, ni gratuite. On a voulu y fonder, comme ailleurs, un enseignement rationnel et public pour les beaux-arts ; on a voulu faire pour eux ce qu’on a fait pour toutes les connaissances religieuses, morales, industrielles, scientifiques et littéraires. Nous le savons bien ; le programme n’est pas neuf. Les règlements de Montorsoli ont été traduits dans toutes les langues.

Nous n’ignorons pas qu’on appelle la jeunesse. Tout système qui vise à dominer a besoin de s’assurer d’elle. — Mais en s’assurant d’elle, quelle grâce y met-on ? De toutes parts, le programme aca-