leurs pratiques vicieuses et leurs préceptes pervers, tout artiste venant au monde, au point que les plus forts tempéraments se soient trouvés impuissants ou paralysés dans l’âge de la virilité. Mais le moment n’est pas venu encore d’expliquer comment s’amoindrissent, s’exaspèrent et s’égarent, les artistes qui échappent le mieux encore aux régimes des académies. Il suffit d’avoir marqué que nous nous tenons prêts à mettre ce grief inattendu sur leur compte, et qu’un jour, pour peu qu’on y tienne, nous le ferons. Voyons plutôt comme s’engourdissent et s’éteignent les artistes qui subissent dans toute son étendue et dans toute son efficacité la providence académique.
Ici nous allons faire taire nos colères. Nous ne crions plus nos convictions, nous entrons dans les faits, et notre procédé n’est pas de nous passionner en les racontant.
Le jeune peintre qui, soit autrefois, à Florence, à Venise, à Rome, à Bologne, soit aujourd’hui, à Paris, a cherché à s’éclairer sur le nombre, la nature et le crédit des différents modes d’éducation en vigueur, ne s’est-il pas, depuis Montorsoli jusqu’ici, toujours le plus naturellement trouvé en présence des systèmes d’enseignement officiel, national, public et gratuit, d’une école des beaux-arts ?
Lisez le Vasari, lisez Félibien, lisez Quatremère, écoulez, partout où vous les rencontrerez, les académiciens recommandant leur institution, et ce sera cette première condition de l’accessibilité et de la gratuité de l’enseignement que d’abord ils feront valoir.