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n’ont contre lui qu’une force apparente, et n’aboutissent qu’à manifester autrement les perverses conséquences de ses principes délétères. Ce n’est pas trop à l’homme pour être grand, que d’être désintéressé et libre. Rien de vraiment sain ne se fait dans les réactions. Il est temps de le dire, il nous semble. Dans les réactions l’homme est trop vite pris, et mené par les principes qui l’ont révolté d’abord. L’esprit académique exclut essentiellement, invinciblement, toute consciencieuse et franche éducation. Trouvez donc à cela un palliatif, une compensation ! L’éducation absente, c’est un abîme ouvert. Pour remplir cette place vide, on peut entasser pendant des siècles les laborieux résultats des organisations les plus brillantes, sans qu’il y paraisse. Voyez depuis l’époque où l’invention du Montorsoli et de ses acolytes, comme une machine de guerre est venue battre en brèche l’édifice sacré de l’enseignement ancien, que de grands hommes se sont remués et consumés, sans pouvoir déguiser sur le front de leurs œuvres le cachet honteux de la décadence de l’art ! Eh quoi ! dans les temps d’éducation saine et naïve, les plus frêles plantes avaient toute leur grâce et toute leur fraîcheur aussi bien que les plus fortes leur majesté et leur éclat ; et aujourd’hui chacun rampe et s’étiole ! Nous n’accusons pas tant les académies de ne pouvoir évoquer dans toutes leurs dynasties fainéantes aucun nom glorieux à mettre à côté des noms royaux de l’art ancien : elles n’ont jamais travaillé pour cela. Nous les accusons, nous les exécrons, pour avoir ruiné, dans