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Sur le seuil de la maison paternelle, reflété dans l’Adriatique, Venise lui parut belle comme une reine entre toutes les cités. Il visita ses monuments, et les œuvres de ses maîtres lui parurent belles entre toutes les œuvres étrangères dont sa mémoire était remplie. Il entendit partout admirer le Giorgione et vit passer devant lui le Titien dans ses triomphes, et il lui sembla que là seulement le peuple avait la vénération et l’intelligence. Il vit travailler Paul Véronèse et le Tintoret, et il lui sembla que, dans son enfance, il avait eu la meme révélation que ces hommes et qu’il eût été leur égal.

Un artiste qur se laisse gouverner par les inquiétudes, les illusions et les ambitions qui maîtrisaient le Franco, arrive difficilement à obtenir mieux que lui de l’avenir. L’originalité des démarches qu’un tel caractère entraîne peut, pour un temps, motiver un certain bruit ; mais le silence se fait bientôt autour des noms qu’aucune tradition ne réclame réellement. En effet, malgré le mouvement que se donna, et la sensation que produisit le Franco, où est maintenant sa renommée ?



NOTES.

((1) Voyez la vie d’Antonio da San-Gallo, tom. VII.

(2) Voyez la vie de Fra Giovan’-Agnolo Montorsoli, tome VII.

(3) L’Enlèvement de Ganimède, dessiné par Michel-Ange, a été gravé sur cuivre.