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Apostolo força bientôt Messer Giovann’-Andrea de transporter son théâtre dans le nouveau temple de San-Biagio de la strada Giulia. Battista y ayant rétabli les décors, on y représenta plusieurs comédies à l’immense satisfaction du peuple et des seigneurs romains. C’est de là que sortirent les acteurs éonnus sous le nom de Zanni.

L’an 1550, Battista fit avec Girolamo Sciolante da Sermoneta, sur la façade du palais du cardinal di Cesis, les armoiries du pape Jules III, soutenues par des figures qui furent très-admirées. Il peignit ensuite, sur la voûte d’une chapelle de la Minerva bâtie par un chanoine de San-Pietro, plusieurs sujets tirés de la vie du Christ et de la Vierge. Il n’avait jusqu’alors rien produit d’aussi bien. Sur l’une des parois latérales de la même chapelle il laissa une Nativité du Christ, et, sur l’autre paroi, une Résurrection de Notre-Seigneur. Au-dessus de ces deux fresques, il plaça des cadres semi-circulaires, renfermant des prophètes. Enfin, sur la façade à laquelle est adossé l’autel, il figura, avec une rare habileté, le Christ en croix, la Vierge, saint Jean, saint Dominique et d’autres saints. Battista peignit encore à Rome quelques toiles qu’il vendit assez mal. Alors, voyant qu’il gagnait peu et qu’il dépensait beaucoup, il espéra améliorer sa position en changeant de pays, et il retourna à Venise, sa patrie. Son beau talent de dessinateur le mit en haut crédit dans cette ville, et fut cause qu’on lui confia l’exécution d’un tableau à l’huile destiné à orner, dans l’église de San-Francesco-della-Vigna, la