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pour les Olivetains de Rimini, et à peindre à l’huile le tableau de leur maître-autel. Vasari fut empêché par une indisposition de répondre aux désirs de Son Excellence. Il écrivit au duc pour s’excuser et lui assurer que Battista était capable de terminer sa tâche à l’époque fixée. Plus tard, Vasari étant allé présenter lui-même ses excuses au duc, Son Excellence lui montra la chapelle décorée par Battista en le priant de l’estimer. Giorgio loua beaucoup cet ouvrage, et, grâce à ses recommandations, notre artiste fut largement récompensé par le duc.

Pendant ce temps, Battista était non à Urbin, mais à Rome où il dessinait les statues, et, en un mot, tous les monuments antiques de cette ville pour en composer un grand et beau livre.

Sur ces entrefaites, Messer Giovann’Andrea dall’ Anguillara, poète distingué (7), ayant formé une compagnie d’hommes de talent, fit disposer, dans la salle principale de Sant’-Apostolo, de riches décorations pour représenter des comédies de différents auteurs devant des gentilshommes, des seigneurs et de hauts personnages. On avait construit des gradins pour les spectateurs ordinaires, et des loges grillées pour les cardinaux et les prélats, afin qu’ils pussent voir sans être vus. La compagnie comptait, parmi ses membres, des peintres, des sculpteurs et des architectes, dont les uns eurent à jouer des rôle » et les autres à remplir divers offices. Battista et l’Ammannato, qui tous deux étaient aussi sociétaires, furent chargés d’exécuter les décorations. L’énorme dépense que nécessitait la salle de Sant’-