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que de ses continuels effrois, et de sa mort prématurée. Cependant Lesueur se trouvait en présence des plus faibles concurrents, au milieu des plus belles entreprises, et sous le plus grand roi.

Mais la grandeur des princes et l’importance de leurs projets peuvent ne rencontrer que de flasques organes et de débiles agents. Il fallait à Louis XIV un Puget ; l’académie lui donna un Girardon.

Plus tard encore, et sous un grand pouvoir, voyez se continuer cette influence désastreuse. Napoléon, sans doute, employa David, ce noble artiste, naguère à l’index de l’académie royale, mais délivré par la révolution des étreintes de l’ignoble corporation, qui l’eût brisé sans cela, aussi bien qu’un autre. David fut employé parce qu’il était devenu le coryphée d’une académie nouvelle, parce que, sous le manteau de ses généreuses doctrines, conspirait et s’organisait la plus stupide pédagogie. Mais Napoléon, pour ne pas mentir à la règle, pour prouver que la grandeur de l’art tient encore à autre chose qu’à la puissance d’un roi, laissa dans l’inoccupation Prud’hon, comme il y aurait laissé Géricault, en face de l’académie réinstallée, par cette passion indiscrète pour les errements anciens qui le perdit justement, quelque affligeante qu’ait été sa perte.

Voilà le plus rapide et le plus incomplet sommaire qui se puisse donner de l’histoire des académies, depuis Montorsoli jusqu’à nous. Il est frappant, fl est péremptoire. Mais si nos limites nous permettaient de l’étendre, si, d’écoles en écoles, de