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lui ôte la grâce et le mouvement, précieuses et essentielles qualités qui, le plus souvent, se doivent à la nature, mais que l’on peut aussi acquérir par l’étude.

Battista, ayant été conduit par Ridolfo Ghirlandaio à la Madonna di Vertigli, couvent de Camaldules, peignit différents sujets dans le cloître, tandis que Ridolfo conduisait à fin le tableau et les ornements du maître-autel. Ridolfo et Battista laissèrent encore d’autres ouvrages dans ce saint monastère qui a été rendu très-célèbre par les miracles que la Vierge, mère de Dieu, y a opérés.

Battista revint à Rome précisément à l’époque où Michel-iinge découvrit son Jugement dernier. Passionné pour les productions de ce grand maître, il dessina en entier le chef-d’œuvre de la Sixtine. Ayant ensuite résolu de se fixer à Rome, il enrichit de beaux grotesques, qui furent très-admirés, une loge du palais que le cardinal Francesco Cornaro avait reconstruit et habitait près de San-Pietro (4).

Vers le même temps, c’est-à-dire l’an 1538, Francesco Salviati, après avoir fait une fresque dans l’oratoire de la Misericordia (5), était sur le point d’y peindre plusieurs autres sujets, lorsque la concurrence de Jacopo del Conte le força de renoncer à l’entreprise. Battista voulut profiter de cette circonstance pour lutter contre le Salviati, et se montrer le meilleur maître de Rome. Grâce à ses amis, les fresques 4e la Misericordia lui furent allouées par Monsignor della Casa, lequel avait vu un de ses dessins. Battista se mit aussitôt à l’œuvre et représenta saint Jean-Baptiste arrêté et mené en prison par l’ordre