Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/793

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gretter de n’avoir jamais voulu dessiner ou peindre d’après nature ; car, à force de copier des statues, il adopta une manière sèche et dure dont il ne put se débarrasser, comme le témoigne le tableau où il représenta Lucrèce violée par Tarquin.

Dans la sacristie de San-Lorenzo, Battista se lia si étroitement avec le sculpteur Bartolornmeo Ammanati, que celui-ci l’invita à venir partager sa demeure avec le Genga d’Urbin. Les trois amis vécurent quelque temps ensemble et se prêtèrent de mutuels et utiles secours.

L’an 1536, le duc Alexandre étant mort, plusieurs peintres de sa maison continuèrent de travailler pour le duc de Cosme, son successeur. Giorgio Vasari, désolé d’avoir perdu le cardinal Hippolyte de Médicis, son premier protecteur, et le duc Alexandre, fut un de ceux qui s’éloignèrent de la cour. Avant de retourner à Arezzo, il fit entrer Battista au service du duc Gosme. Notre artiste peignit, pour la galerie de Son Excellence, un tableau où il introduisit les portraits de Clément VII, du cardinal Hippolyte et du duc Alexandre, qu’il copia d’après Fra Sebastiano, le Titien et le Pontormo. Cet ouvrage ne fut pas aussi parfait qu’on l’espérait, inais Battista exécuta ensuite, d’après le Noli me tangere de Michel-Ange, qui est dans la même galerie, un magnifique carton et un tableau dont le coloris n’est pas dépourvu de qualités.

À peu de temps de là, Battista repre’senta la bataille de Montemurlo où furent vaincus les bannis et les rebelles florentins. Cette composition fut très-