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raient être plus belles. Comme il fallait que ces toiles fussent terminées à temps, Martin et ses auxiliaires attaquèrent la besogne sans se donner une minute de repos jusqu’à son complet achèvement. Animés par la chaleur du travail, et par de nombreuses et copieuses libations d’excellent vin, ils produisirent des choses étonnantes. En voyant ces tableaux, le Salviati, le Calavrese et Battista avouèrent que, pour être peintre, il est nécessaire de se familiariser de bonne heure avec le pinceau : aussi Battista commença-t-il à s’occuper moins exclusivement du dessin.

Notre artiste et le Montelupo allèrent ensuite à Florence, où l’on faisait d’immenses préparatifs pour la réception de l’empereur. À leur arrivée, ils trouvèrent l’ouvrage fort avancé ; néanmoins Battista fut chargé de couvrir de trophées et de figures le piédestal de la statue que Fra Giovan’-Agnolo Montorsoli avait élevée au carrefour des Carnesecchi (2). Battista, ayant été reconnu pour un jeune homme de talent, fut également employé lors de la venue de madame Marguerite d’Autriche, femme du duc Alexandre. Il travailla particulièrement aux décorations dont Giorgio Vasari enrichit le palais de Messer Octavien de Médicis, que madame Marguerite d’Autriche devait habiter.

Après ces fêtes, Battista se mit à dessiner les Statues de Michel-Ange dans la sacristie neuve de San-Lorenzo, qui était le point de réunion de tous les sculpteurs et de tous les peintres de Florence. Cette élude lui profita beaucoup, mais il eut à re-