Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/791

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Battista eut à peindre quatre grands sujets à fresque et en clair-obscur sur la porte Capena, par laquelle l’empereur devait entrer. Battista, qui jusqu’alors n’avait jamais touché un pinceau, débuta par figurer sur cette porte Romulus, vêtu à l’antique, le front ceint d’une couronne, mettant une tiare sur les armoiries du pape Paul III, et un diadème impérial sur celles de Charles-Quint. À la droite de Romulus était Numa Pompilius, et à sa gauche Tullus Hostilius. Au-dessus de sa tête on lisait ces mots : QVIRINVS PATER. Les deux sujets qui ornaient les façades des tours de la porte représentaient le triomphe de Scipion l’Ancien, et celui de Scipion l’Africain. Les deux autres fresques qui couvraient la face principale de la porte molliraient Annibal, assailli, sous les murs de Rome, par une effroyable tempête, et Flaccus accourant au secours delà ville. Ces premiers essais de peinture valurent à Battista de justes éloges. Il n’est pas douteux que, s’il eût commencé moins tard à peindre, il aurait surpassé bien des maîtres ; mais son obstination à croire qu’il suffit de savoir dessiner pour être peintre, lui causa un tort énorme. Néanmoins ses fresques dont nous venons de parler furent supérieures à la plupart de celles de l’arc de San-Marco, qui étaient au nombre de huit et dont les meilleures étaient dues partie à Francesco Salviati, partie à Martin Hemskerk, et à quelques jeunes Allemands que leurs études avaient amenés à Rome. Ce Martin peignait en clair-obscur avec une rare habileté. Il représenta quelques batailles entre les Turcs et les chrétiens, qui ne sau-