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comme un maître extrêmement habile, et quelques contemporains l’ont appelé le rival du Vinci. Son style est moins souple assurément, il a moins le sentiment de la vie et de la beauté. Son dessin est plus austère, et il conserve encore quelques traces de la vieille école ; mais ce n’en est pas moins un peintre de premier ordre. Son école, divisée en deux branches, a produit de bons peintres jusqu’au commencement du XVIIe siècle. Le Lomazzo, auteur du traité de la peinture, publié en 1584, s’honore d’avoir été l’un de ses disciples. Il faut encore mentionner Andrea Solari, appelé, par Vasari, Andrea de Milan.

Avec le XVIIe siècle, et même avant, arrivent les étrangers ; car les deux écoles du Vinci et de Gaudenzio n’avaient plus de représentants. Par surcroît, le cardinal Frédéric Borromée établit une académie ; c’était la manière d’alors, quand l’art menaçait ruine, et ce fut le moyen décisif de la décadence ; en 1609, la nombreuse et expéditive famille des Procaccini s’établit tout à fait à Milan, et le funeste système des Bolonais succéda encore ici à la grande école de Léonard. De l’atelier des Procaccini il ne sortit qu’un peintre notable, Daniel Crespi, que Lanzi appelle le dernier des Milanais, de même que Caton fut appelé le dernier des Romains.