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sommes point disposés, nous continuerons à recruter, si nous le pouvons, quelques convictions nouvelles à notre cause : il lui en faut encore beaucoup qui lui manquent pour assurer son triomphe. Les vices du système académique, profondément sentis, malheureusement trop expérimentés par les artistes, doivent être diligemment et sérieusement exposés devant l’opinion publique. Elle seule peut en faire justice ; elle y est disposée ; cependant ce n’est point à ses préventions que nous nous adresserons ; il vaut mieux mettre le temps à la chose ; quand on est radical, il faut être patient.

C’est pourquoi, sans nous draper dans un dédain et dans une indifférence que nous ne saurions, en bonne conscience, ressentir pour une organisation calamiteuse qui a si fort opprimé notre jeunesse, nous aimons mieux lui faire discrètement la guerre, que de la déclarer vaincue dans son avenir, en lui abandonnant notre présent. Or, nous nous sommes demandé, dans l’état en sont venues les choses, par quel bout un système aussi monstrueusement délétère, aussi profondément détestable, que le système académique, devait le plus utilement se prendre pour être définitivement confondu dans sa prolongation physique, après avoir été frappé dans sa vitalité morale. D’autres que nous ont montré et montreront encore la longue série d’influences mauvaises et de résultats déplorables qui constituent toute la tradition académique, à partir de la terrible inspiration du frère Montorsoli jusqu’à nous. L’annihilation des écoles