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Crémone eut aussi son Lorenzo Costa, son Mantegna, son précurseur du siècle d’or, dans la personne de Boccaccio Boccaccino ; avant lui, nous citerons pour mémoire Simone, en 1335, Luca Sclavo, en 1430, et Gaspare Bonino qui travaillait en 1460 pour Francesco Sforza.

Le Boccaccino fut le principal peintre de la cathédrale dont on avait commencé la décoration un peu avant lui. Quand il fut appelé avec Altobello Melone, Bonifazio Bembo et Cristoforo Moretti avaient déjà exécuté divers sujets de religion. Le Vasari n’est pas très-impartial à l’égard du vieux Boccaccino, dont il raconte, dans la notice spéciale qu’il lui a consacrée[1], une anecdote peu honorable réfutée par beaucoup d’auteurs. Boccaccino eut encore pour contemporains Galeazzo Campo et Tommaso Aleni, Giovambattista Zuppelli et Gian Francesco Bembo, frère et élève du Bonifazio.

Après cette époque préparatoire, le XVIe siècle s’ouvre par trois artistes recommandables à divers titres : en 1522, Cammillo Boccaccino, fils de Boccaccio, le Soiaro, élève du Corrége, Giulio Campo, fils de Galeazzo Campo, travaillaient à Crémone. Ils continuèrent, et bien d’autres avec eux, à orner la cathédrale, San-Sigismondo, et tous les édifices publics. Le Lomazzo et Lanzi font un éloge extraordinaire de Cammillo. Quant à Bernardo Gatti, surnommé le Soiaro, c’est un des bons élèves du Corrége. Il paraît qu’il était né à Crémone où il a produit de beaux ouvrages dès sa jeunesse. Il fut

  1. Voir Vasari, tome VI.