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maître du célèbre Pellegrino, Francesco Bianchi Ferrari, dont le Musée du Louvre possède un tableau, et que plusieurs auteurs considèrent comme le maître du Corrége ; enfin quelques autres artistes des villes voisines, comme Bernardino Orsi, de Reggio.

Modène avait, en outre, une foule de bons modeleurs, Guido Mazzoni ou le Paganini, qui suivit Charles VIII en France, Giovanni Abati, père du fameux Niccolò que nous retrouverons tout à l’heure, et Antonio Begarelli, dont Michel-Ange lui-même a fait l’éloge. Le Begarelli tenait, en meme temps, une école de dessin où se formèrent la plupart de ses jeunes compatriotes.

Cependant Modène, qui a fourni tant de bons artistes aux écoles d’Italie, ne paraît pas avoir eu un style tout à fait particulier. On ne trouve pas un génie original qui la représente, tel que le Corrége à Parme, ou le Mantegna à Mantoue. Au XVIe siècle, au siècle d’or, comme dit Lanzi, Modène puise ses inspirations à deux sources fécondes mais étrangères, à l’école du Corrége et surtout à l’école de Raphaël. Le fils du Munari, Pellegrino était déjà, il est vrai, un peintre habile quand il vint à Rome ; mais il doit son illustration à l’amitié de Raphaël et à sa collaboration aux loges du Vatican. Par le Pellegrino et Giulio Taraschi, son disciple, le style romain s’établit donc à Modène. Gaspardo Pagani et Girolamo da Vignola, Alberto Fontana et Niccolò dell’ Abbate, en furent d’habiles sectateurs. Ces deux derniers ont beaucoup d’analogie dans leurs pro-