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que les Bolonais s’assimilèrent en partie les ressources pratiques de cette grande école, et la supplantèrent tout à fait.

Alors Parme fut envahie par l’école éclectique des Bolonais. Les jeunes artistes, natifs de Parme, comme Lanfranco et le Badalocchi, suivirent les Carracci. On vit encore à Parme le Bertoja, Giambatista Tinti, élève du Sammacchini, Lionello Spada, Trotti, Schedone, et même Ribera, qui y laissèrent de nombreux ouvrages. Après eux, on ne trouve plus que des noms insignifiants.

Ainsi finit la glorieuse école de Parme, par la conquête des Bolonais, et plus tard, au XVIIIe siècle, par la fondation d’une académie. Ce fut la destinée commune de presque toutes les écoles d’Italie, et le signe de la décadence. L’école bolonaise ayant substitué l’imitation à l’invention, une prétendue science à l’originalité, on devait aboutir partout aux académies, qui sont censées réduire la poésie en système, c’est-à-dire qui étouffent toute poésie individuelle. L’art avait été soutenu par l’inspiration et la réflexion ; il s’abattit quand on coupa l’une de ses ailes.

L’école de Modène commence au milieu du XIVe siècle, par Tommaso de Mutina, Barnaba et Serafino de’ Serafini, ces deux derniers imitateurs du Giotto. Au XVe siècle, Lanzi cite, d’après Tiraboschi, les peintres suivants : Bartolommeo Bonasia, Raffaello Calori, Francesco Magnagnolo, Cecchino Setti, Nicoletto, un des plus anciens graveurs sur cuivre, Giovanni Munari, le père et le premier