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des raccourcis, la transparence des demi-teintes, la richesse des tons et un empâtement particulier. À la fin du XVIe siècle, l’éducation d’un artiste n’était pas complète s’il n’avait pas copié quelque peinture du Corrége ; et l’on sait que l’école des Carrache dut, en partie, l’habileté de sa pratique à l’étude des œuvres de ce grand homme. Nous renvoyons, du reste, à nos précédents commentaires et aux solides dissertations de Lanzi.

Le Corrége mourut bien jeune, hélas ! quoique son nom soit immortel ; mais son école l’a reflété pendant longues années. Il faut compter à sa suite son fils, Pomponio Allegri, Cappelli, Giarola, Bernieri, Torelli, Rondani, Anselmi, Gandini, Lelio Orsi, le Carpi dont nous avons déjà parlé, Bernardo Gatti, surnommé le Soiaro, dont nous parlerons à l’école de Crémone, et bien d’autres.

Les fils de Mazzuoli adoptèrent aussi son style, et Francesco, surnommé le Parmigianino, fut le plus célèbre de ses imitateurs : le Vasari en donne une excellente biographie. Francesco continua jusqu’à l’exagération la manière du Corrége, pleine de charme et de volupté, et son influence hâta bientôt l’oubli des grandes traditions.

Vers la fin du siècle, l’école de Parme n’offrant plus de maîtres renommés, on appela divers peintres des villes voisines, le Sammacchini, Ercole Procaccini, Cesare Aretusi, et enfin les Caracci. En 1580, Annibal était à Parme, copiant le Corrége et méditant son style. Agostino y travailla avec lui. Leur frère Luigi fut aussi employé à Plaisance : si bien