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ment tous les artistes se rangèrent alors autour de lui et pratiquèrent ses enseignements. Mantoue devint comme une seconde Rome. Il nous suffit de citer, parmi les auxiliaires et les continuateurs de Jules Romain, le Primatice, le Pagni, le Rinaldo, le Guisoni, le Bertani, et plusieurs Costa qui paraissent descendre de Lorenzo Costa, le Ferrarais. En outre, Mantoue s’enrichit des œuvres du Corrége, du Tintoret et des autres grands maîtres du XVIe siècle et du commencement du XVIIe siècle.

Après l’école de Jules, vinrent donc les étrangers, comme Viani, ou le Vianino, de Crémone, élève des Campi ; Domenico Feti, de l’école romaine ; Giovanni Canti, de Parme, etc. Mantoue donna naissance à quelques autres qu’on ne saurait compter dans son école, comme le Venusti, le Manfredi et le Fachetto. Il s’y établit ensuite une académie qui acheva la décadence, et l’école disparut.

L’école de Parme se personnifie dans un homme ; mais celui-ci est un des principaux types de la peinture italienne. On sait que nous ne sommes pas partisans de ce mesurage absurde et impossible des grands hommes entre eux, et nous croyons en avoir fait justice dans le commentaire sur le Rosso. Les hommes supérieurs nous paraissent des quantités incommensurables, justement parce que leur valeur est de nature différente. Si l’on ne peut établir un rapport précis entre un peintre et un musicien, par exemple, entre Raphaël et Mozart, comment mesurer les proportions du talent entre deux peintres, dont l’excellence consiste dans des qualités person-