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ils se formulèrent pour la première fois, succèdent les plus unanimes récriminations. On attendait tout de leurs maximes et de leurs méthodes, de leurs ateliers, et eux-mêmes se sentaient assez confiants pour tout promettre. Aujourd’hui on dément leurs principes, on accuse leurs procédés, on déserte leurs bancs. La foule des artistes et des amis de l’art arrive jusqu’à incriminer de tiédeur et de modération, à ce qu’il paraît, ceux qui, comme nous, voyant ce grand corps menacé de mort, demandent qu’on l’examine dans toutes ses difformités et dans tous ses vices, avant de réclamer hautement sa dissolution. Le système académique dans les arts s’est, dit-on, jugé lui-même par ses œuvres. Inutile donc, dans les conférences et dans les écrits, d’user contre lui ni encre ni salive. Sous ses doctrines menteuses, sous ses productions fardées, nulle inspiration ne peut plus se trouver, nul exemple se rencontrer ; plus on les secoue, plus il s’en exhale une odeur de cadavre. Tout examen, toute autopsie nouvelle n’est plus qu’un inutile et fâcheux sursis à ses funérailles. Erreur, erreur de gens trop pressés. Les ruines embarrassent et inutilisent plus long-temps que cela le sol. L’arbre séculaire, que n’alimente plus la sève, s’attache encore profondément au sol par ses racines vivaces, et étend au loin ses branches mortes ; le couchera terre peut bien n’être pas une besogne dépourvue de fatigues et de dangers ; aussi, loin de nous porter ailleurs et de nous ingérer, bien qu’à la vérité on nous en requière, dans d’autres soins pour lesquels nous ne