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on admettre entre le Corrége et le Vinci, entre l’école de Mantoue au XVe siècle, et la même école de Mantoue après Jules Romain ? Non-seulement ces écoles diffèrent entre elles, quoiqu’elles s’influencent réciproquement, mais chacune, considérée à part, a subi de notables transformations. Il convient donc d’étudier ces écoles et ces époques, et d’esquisser à grands traits le mouvement des groupes particuliers, leur pénétration mutuelle, et la filiation des principaux initiateurs.

Le Vasari a disséminé dans son ouvrage les divers artistes de la Lombardie. Nous avons déjà vu le Mantegna, le Vinci, le Corrége et les Mazzuoli, le Boccaccino, Lorenzo Costa, Ercole et les Dossi, le Pellegrino et quelques autres. Vasari vient de toucher encore rapidement à Ferrare, à Modène, à Parme, à Milan et à Mantoue. C’est donc le lieu de résumer, dans ce commentaire, tout ce qui concerne les écoles des états lombards. Souvent Vasari, Lanzi et les autres biographes, sont en désaccord sur les dates, et même sur les noms. Nous n’avons pas négligé, en chaque occasion, d’éclaircir ces points imperceptibles, quand nous sommes passés aux alentours, avec quelque lumière en main. Ici, nous ne nous attacherons point à discuter les détails, afin de suivre, sans distraction et sans halte, l’histoire tortueuse de la peinture en Lombardie.

Il n’est pas douteux que le nord de l’Italie, comme le midi, n’ait fourni des peintres bien avant le XIVe siècle. On cite des miniatures précieuses à Mantoue, des élèves du Berlinghieri de Lucques, à Modène,