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de Foix, mort à Pavie. Bien qu’il soit très-difficile de pénétrer dans le monastère, j’obtins la permission d’examiner ce mausolée, qui se compose de dix bas-reliefs en marbre, sculptés avec un soin extrême et représentant les combats, les batailles, les victoires, et enfin la mort et l’ensevelissement de Monseigneur de Foix. Ce ne fut pas sans un profond étonnement que je considérai ce tombeau. En contemplant ces trophées, ces armes de tout genre, ces chars, cette artillerie, cette multitude d’instruments de guerre, d’un travail et d’une délicatesse inouïs, et la statue armée et grande comme nature de Monseigneur de Foix, dont le visage semble rayonner d’une joie glorieuse, je restai un moment à me demander s’il était bien possible que ce fût l’œuvre de la main et du ciseau. Il est déplorable, en vérité, que ce monument, digne d’être compté parmi les merveilles de l’art, soit inachevé et que ses morceaux gisent épars sur le sol (29) : aussi n’est-il pas étonnant que l’on en ait volé et vendu quelques figures. Mais aujourd’hui, il règne si peu de piété chez les hommes, que, parmi tous ceux que Monseigneur de Foix a accablés de bienfaits, il n’y en a pas un seul qui ait songé à préserver sa mémoire de cette injure. Agostino Busto a laissé dans la cathédrale de Milan quelques ouvrages ; dans l’église de San-Francesco, le tombeau des Biraghi ; et dans la Chartreuse de Pavie, divers morceaux d’une rare beauté.

Il eut pour rival un certain Cristofano Gobbo (30), qui a enrichi la façade et l’intérieur de l’église de la Chartreuse de Pavie de sculptures qui le placent au