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rence. À Rome, on porta en triomphe Zuccaro ; à Bologne, les Carraches ; à Paris, Lebrun ; et plus tard Mengs, Battoni et David, dans toute l’Europe, furent appuyés par les rhéteurs et chantés par les poètes. Les hommes les plus sérieux, les plus assidus, s’appliquèrent sans interruption, depuis l’époque médicéenne jusqu’à nos jours, à labourer l’archéologie de l’Égypte, de la Grèce, de l’empire Romain et de l’Italie moderne, pour déterrer dans cette âpre culture tout ce qui pouvait illustrer et recommander la donnée académique. Les plus persuasifs dissertateurs, les plus croyables érudits, les plus impérieux doctrinaires lui apportèrent leurs services et leur ascendant. À côté des illustrations de la pratique se fondèrent les illustrations de la théorie. Félibien, Winckelmann, Quatremère et tant d’autres théoriciens avec eux, ont pu conquérir dans les écoles de l’art autant de crédit et de gloire que les plus éminents praticiens. Et cependant, à l’heure qu’il est, le système académique cimenté par tant d’efforts, préconisé par tant de célébrités, soutenu par l’aveuglement et la docilité de plusieurs siècles, qui lui ont malheureusement constitué une tradition, s’en va, sapé dans ses bases, confondu dans ses organes, et précipité par le délire de ses agents. En dehors de cette somme plus ou moins grande de bon sens, de talents vrais et de science saine, que toute organisation doctrinale et pratique doit contenir pour subsister même un moment en face de l’opinion, tout en est aujourd’hui rejeté. Aux acclamations qui accueillirent les académistes quand