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cinque pas de largeur et trente-cinq brasses de hauteur. Cristofano et Stefano établirent avec habileté, dans cette salle, une voûte d’ogives ; mais ils eurent le tort de n’y donner place qu’à trois tableaux de dix brasses chacun, que le Titien est actuellement occupé à peindre à l’huile. Ils auraient pu y ménager de plus nombreux compartiments, et la salle qui, dans toutes ses autres parties, est fort bien entendue, n’en aurait été que plus riche et plus belle.

Dans cette notice, je n’ai encore parlé que des peintres des villes secondaires de Lombardie ; il est temps maintenant de consacrer notre attention aux maîtres originaires de Milan, capitale de cette province. Je commence par Bramantino, et je trouve qu’il a produit beaucoup plus d’ouvrages que je ne lui en ai attribué dans la biographie de Pietro della Francesca ; et en vérité, il me semblait alors impossible qu’un artiste si fameux, et auquel on doit l’amélioration du dessin à Milan, eût été aussi peu fécond. Lors donc qu’il eut décoré, à Rome, comme nous l’avons dit, quelques chambres pour le pape Nicolas V, et achevé à Milan, au-dessus de la porte de San-Sepolcro, son beau Christ mort en raccourci sur les genoux de la Vierge, accompagnée de la Madeleine et de saint Jean, il peignit à fresque sa Nativité du Christ, sur une façade de la cour de la Monnaie de Milan. Il représenta ensuite, dans l’église de Santa-Maria-di-Brera, la Naissance de la Vierge ; et sur les volets de l’orgue, plusieurs Prophètes en raccourci de bas en haut, et une perspective qui est parfaitement rendue : ce dont je ne m’étonne nulle-