San-Michele, dans la même église. Mais comme Giulio est encore vivant, je garderai pour le moment le silence sur ses autres productions.
On compte également parmi les Crémonais le statuaire Geremia, déjà mentionné dans la biographie du Filarete (21) et auteur d’une grande sculpture en marbre qui est à San-Lorenzo, couvent des moines de Monte-Oliveto, et Giovanni Pedoni (22) duquel on trouve de nombreux et bons ouvrages à Crémone et à Brescia, et particulièrement chez le signor Eliseo Raimondo.
Brescia a eu, entre autres artistes éminents, Ieronimo Romanino. Ce maître a doté sa patrie d’une foule de peintures. Il est l’auteur du beau tableau, accompagné de volets peints en détrempe à l’intérieur et à l’extérieur, qui orne le maître-autel de San-Francesco. De lui est aussi un magnifique tableau à l’huile, où la nature est imitée avec une rare conscience. Néanmoins, Romanino ne fut pas aussi habile qu’Alessandro Moretto, qui exécuta à fresque, sous l’arc de la porte Brusciati, la Translation des corps de saint Faustin et de saint Jovite (23). Alessandro laissa quelques morceaux dignes d’éloges à San-Nazzaro de Brescia et à San-Celso, et un ravissant tableau à San-Piero-in-Oliveto. La Monnaie de Milan possède de lui une Conversion de saint Paul, où l’on admire l’expression pleine de naturel des têtes et l’élégance des costumes. Alessandro aimait, en effet, à représenter des draps d’or et d’argent, des velours, des damas et d’autres étoffes. Ses têtes respirent la vie ; elles tiennent de la manière de