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Florentin Valerio Cioli, et par d’autres sculpteurs. Ces travaux ayant mis Girolamo en haut crédit à Rome, le cardinal de Ferrare, qui lui portait un vif intérêt, réussit, l’an 1550, à l’attacher au service de Paul III. Ce pape lui assigna de bons appointements, lui donna un logement au Belvedere, et le nomma architecte de ce palais. Mais Paul III, qui s’entendait fort médiocrement en arts, était très-difficile à contenter. Il ne voulait plus le soir ce qui lui avait plu le matin : aussi Girolamo, qui, en surcroît, avait chaque jour à lutter contre quelques vieux architectes profondément irrités de la préférence accordée à un homme nouveau, ne tarda-t-il pas à se retirer. Il retourna donc à Montecavallo chez le cardinal. Sa conduite fut approuvée, car c’était vraiment vivre trop misérablement que d’avoir, du matin au soir, et pour la moindre chose, à disputer contre celui-ci ou celui-là ; et, comme il disait lui-même, il vaux mieux être pauvre et tranquille que riche et tourmenté.

Girolamo fit pour le cardinal, son protecteur, un très-beau tableau, que je vis et qui me plut infiniment. Il le suivit ensuite à Ferrare, où il alla se reposer auprès de sa femme et de ses enfants, abandonnant ses espérances de fortune à ses adversaires, qui ne purent, mieux que lui, tirer parti du pape.

Sur ces entrefaites, un incendie ayant détruit une partie du château de Ferrare, le duc Ercole chargea Girolamo de réparer ce désastre. Notre artiste s’acquitta parfaitement de cette tâche, et enrichit le