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quence, mais un simple prétexte. Nous avons prévu notre position. Elle devait être celle que rencontrent ordinairement les esprits consciencieux, mais limités, les intentions indépendantes, mais modérées, les expressions fermes, mais ménagées, surtout dans un temps de croyances mal assises où toute notion positive se dissout et se désagrégé. Partout où nous avons trouvé dans les arts des institutions devenues tyranniques, nous les avons combattues ; partout où se sont montrées des opinions devenues funestes, nous les avons attaquées. Cependant nulle part nous n’avons méconnu la logique des choses et nulle part nous n’avons nié aucune institution et aucune opinion, ni leurs services passés, ni leurs légitimes causes ; car il ne nous répugne pas de croire que, dans notre monde où rien n’est achevé, puisque rien ne s’y voit d’entier, les tyrannies et les erreurs n’aient leur juste et utile raison d’être. Mais ce que nous voulons c’est qu’elles y soient, comme tout y est, et l’homme lui-même, transformables et passagères. À ce qui heurte aujourd’hui nos intelligences, à ce qui compromet notre action, sans colère, mais sans complaisance, nous contestons seulement la perpétuité. C’est plus qu’il n’en faut, certes, pour soulever bien du blâme et s’exposer à bien des inimitiés. À l’abri des opinions et des institutions qui ont fait leur temps, végètent sans conscience et sans dignité des amours-propres et des intérêts d’autant plus jaloux et acerbes qu’ils se sentent d’autant plus près de leur confusion et de leur ruine. Dans ce moment suprême où l’influence