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du fond une Transfiguration du Christ, empruntée au tableau de San-Pietro-a-Montorio de Rome, peint par Raphaël.

Lorsque ces fresques furent achevées, Girolamo, comprenant que la société qu’il avait formée avec Maestro Biagio, loin de lui être utile, devait l’entraîner à sa ruine, se décida enfin à la rompre. Le premier ouvrage qu’il exécuta seul fut un beau tableau que l’on rencontre à San-Salvadore, dans la chapelle de San-Bastiano.

Bientôt après, la mort du père de notre artiste le força de retourner à Ferrare où il ne trouva d’abord à faire que des portraits et d’autres ouvrages de peu d’importance.

Sur ces entrefaites, le Titien vint à Ferrare pour enrichir de quelques peintures un cabinet du duc Alphonse, qui déjà était orné de divers tableaux de Gian Bellini et d’une Bacchanale du Dosso qui suffirait à elle seule pour assurer à ce maître la réputation d’un peintre excellent. Grâce aux recommandations du Titien, Girolamo commença à être en relation avec la cour. Il y débuta en exécutant, d’après un portrait du duc Ercole peint par le Titien, une copie si fidèle, qu’il était difficile de la distinguer de l’original, et qu’on la jugea digne d’être envoyée en France comme un morceau précieux.

À peu de temps Girolamo se maria et eut des enfants peut-être plus tôt que de raison. Il peignit ensuite à San-Francesco de Ferrare, dans les angles de la voûte, les quatre Évangélistes, et sur le pourtour de l’édifice une frise qu’il remplit de demi-figures