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tants de la ville, pour les monastères, et pour les châteaux et les villas des environs. Entre autres choses, il fit à Bondeno une Résurrection du Christ, et dans le réfectoire de Sant’-Andrea une fresque, où il établit un ingénieux rapprochement entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Mais les ouvrages de Benvenuto sont si nombreux, que nous devons nous contenter d’avoir mentionné les plus importants. Ajoutons seulement qu’il décora, partie en clair-obscur, partie en couleur, la façade de la maison des Muzzarelli, dans le Borgo-Nuovo, en compagnie de son élève Girolamo de Carpi, qui l’aida pareillement à peindre l’intérieur et l’extérieur du palais de Copara, lieu de plaisance du duc de Ferrare. Benvenuto exécuta pour ce seigneur plusieurs autres travaux, soit seul, soit avec d’autres peintres.

Jusqu’à l’âge de quarante-huit ans, Benvenuto ne voulut point se marier ; mais enfin, son frère l’ayant quitté, la solitude l’ennuya et il se décida à prendre femme.

Un an après il tomba gravement malade et resta privé de l’œil droit : il était même en danger de perdre l’autre lorsqu’il se recommanda à Dieu et fit vœu de ne plus s’habiller que de gris. Sa prière fut exaucée, et il conserva son œil en si bon état, qu’à l’âge de soixante-cinq ans il faisait encore des tableaux d’un fini merveilleux. Un jour, le duc de Ferrare ayant montré au pape Paul III un Triomphe de Bacchus et la Calomnie d’Apelles, que Benvenuto avait peints à l’huile d’après les dessins de