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à cet égard n’est qu’incomplètement motivée, et comme beaucoup de personnes nous ont engagés à le faire, nous ne saurions entièrement l’épouser. L’art doit gagner à ce qu’on s’occupe de lui. Le terrain sur lequel les artistes opèrent, pour n’avoir pas été autant que d’autres examiné par les meilleurs esprits, est resté encombré des préventions les plus fâcheuses et des principes les plus faux ; préventions et principes qui, au grand détriment des travailleurs, se sont tournés naturellement en théories stériles, en pratiques vicieuses, en conseils dangereux. Ce mal est grand ; pas assez, sans doute, pour dispenser de soins, et faire désespérer de tout remède ; mais trop pour ne pas imposer la prudence. L’effort le plus méritant, et malheureusement celui dont on s’occupe le moins, serait d’abord d’en bien reconnaître les symptômes et d’en étudier les causes, parce qu’on ne remédie à rien par les formules tranchantes et par le dogmatisme hâtif qui, à peine descendus sur une chose, s’en emparent violemment pour la gouverner, avant de savoir ce qu’elle est et ce qu’elle doit devenir. Aussi nous nous garderons bien, suivant nos habitudes, d’apporter, dans ces pages, rien de personnel et par conséquent de hasardé, tant sur l’art en lui-même, que sur ses rapports extérieurs. Sur ces chefs importants qu’on nous prie d’examiner, nous croyons plus opportun de combattre des préjugés, de réfuter des erreurs, de signaler des étourderies, que de donner des conseils, que d’affirmer des principes, et d’imposer une marche ; fastueux emploi, pour lequel cependant nous serions