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ne point la clore, sans y avoir consigné quelques considérations plus intimes et plus délicates sur ce qui intéresse l’art et les artistes ; nous devons ici d’abord les remercier de nous avoir crus propres à remplir cette tâche. Mais cette reconnaissance, que nous éprouvons pour une confiance qui nous honore, ne doit pas nous entraîner loin des limites naturelles de notre ouvrage, ni davantage nous abuser sur les convenances et sur nos forces. Le livre italien que nous vulgarisons est essentiellement un livre d’histoire. Que l’exercice de la peinture, l’étude des trois arts du dessin, et les recherches consciencieuses de leurs traditions, nous aient semblé pouvoir nous mettre à portée de le commenter utilement, tout le monde voudra bien le comprendre. De là à s’immiscer dans les questions les plus ardues, les moins défrichées, dont le siège, à bien dire, se trouverait au centre de l’art, dans le secret de l’atelier, et dans les entrailles mêmes de l’artiste, il y a un espace à travers lequel nous consentirons bien à nous avancer un peu, puisqu’on nous en fait un devoir, mais que nous n’essaierons pas de franchir, malgré les encouragements qu’on nous adresse. Selon les avis et les instances des personnes qui ont la bonté de se mettre en correspondance avec nous, il conviendrait que nous développassions à fond les idées que la lecture de Vasari suggère sur les principes de la théorie, sur les procédés de la pratique, et, ce qui serait certes moins difficile mais plus hardi encore, sur les devoirs des gouvernants et les besoins des administrés en fait d’art. Reconnaître tous ces ter-