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facile de s’emparer de ces fortifications ; c’est ce que prouva, en effet, la réussite de l’attaque nocturne exécutée par le marquis que Giovan-Battista accompagna suivant l’ordre du duc.

Le marquis, comprenant de quelle utilité Giovan-Battista lui serait dans la guerre de Sienne, le fit nommer par le duc capitaine d’une grosse compagnie d’infanterie, de sorte que notre artiste cumula les fonctions de soldat et d’ingénieur.

Enfin Giovan-Battista fut envoyé par le marquis à la forteresse de l’Aiuola, où un coup d’arquebuse le frappa à la tête au moment où il s’occupait du service de l’artillerie. Ses soldats le portèrent dans la paroisse de San-Polo, et il y mourut au bout de quelques jours. Après sa mort, il fut transféré à San-Marino, où ses fils lui donnèrent une sépulture honorable.

Giovan-Battista mérite notre admiration, car il est vraiment étonnant qu’il ait su réussir dans son art, bien qu’il n’eût commencé à l’exercer qu’à l’âge de trente-cinq ans. On peut croire que, s’il eût débuté plus jeune, il aurait acquis un talent extraordinaire.

Giovan-Battista avait un caractère quelque peu opiniâtre : aussi n’était-ce pas chose facile que de le faire changer d’avis.

Il aimait avec passion tous les livres d’histoire, et il écrivit lui-même la relation des événements les plus remarquables.

Il fut très-regretté par le duc et par ses nombreux amis. Lorsque son fils Gianandrea alla baiser les mains du duc, Son Excellence témoigna un vif intérêt