Don Isidoro Montaguti, était tombée en décadence et avait même fini par se dissoudre. Le Frate découvrit ses intentions au Bronzino, à Francesco San-Gallo, à l’Ammannato, à Vincenzio de’ Rossi, à Michèle di Ridolfo, et à une foule d’autres peintres et sculpteurs distingués.
En conséquence, le matin du jour de la Sainte-Trinité, tous les meilleurs artistes, au nombre de quarante-huit, se rassemblèrent dans le chapitre de la Nunziata qui était splendidement décoré et où déjà le tombeau était achevé, ainsi que l’autel auquel il ne manquait plus que quelques figures de marbre. On célébra une messe solennelle suivie d’un discours qui offrit l’occasion de payer un juste tribut à la libéralité dont faisait preuve Fra Giovan’-Agnolo en donnant à la compagnie ce chapitre et ce tombeau. L’orateur annonça ensuite que la compagnie allait prendre possession des lieux, en transférant dans le tombeau le corps du Pontormo, qui avait été inhumé dans le premier cloître de la Nunziata. Tous les artistes se rendirent aussitôt dans l’église, et les plus jeunes d’entre eux prirent sur leurs épaules le cercueil du Pontormo. Ils le promenèrent autour de la place, à la lueur des torches, et le portèrent dans le chapitre dont les tentures d’or avaient disparu derrière des draperies noires couvertes de peintures mortuaires. La compagnie se sépara, non sans avoir arrêté qu’elle se réunirait le dimanche suivant, pour instituer une académie où les élèves trouveraient des guides, et les maîtres des rivaux capables de stimuler leur zèle.