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se fut guéri, il ouvrit un magasin de laines qu’il exploita jusqu’en 1535, époque à laquelle son père, le voyant en bon chemin, le maria avec une fille de Guido Peruzzi, honorable citoyen de Cagli. Mais Giovan-Battista ne tarda pas à perdre sa femme. Il se rendit alors à Rome, où son beau-frère Domenico Peruzzi, qui était écuyer d’Ascanio Colonna, le fit entrer en qualité de gentilhomme dans la maison de ce seigneur. Giovan-Battista y resta deux années, puis regagna sa patrie. Comme il allait souvent à Pesaro, il s’y lia avec Girolamo Genga qui lui donna une de ses filles en mariage, et partagea avec lui sa demeure.

C’est alors que Giovan-Battista sentit qu’il était doué de grandes dispositions pour l’architecture. Il se mit à étudier Vitruve, et à consacrer une sérieuse attention aux travaux dont était chargé son beau-père, et bientôt il commença à parfaitement comprendre l’art de bâtir. Peu après, grâce à ses efforts et aux leçons de Genga, il devint bon architecte et surtout bon ingénieur militaire.

L’an 1541, sa femme étant morte et lui ayant laissé deux enfants, il resta sans prendre aucun parti jusqu’en 1543. Au mois de septembre de cette année, un Espagnol, nommé Gustamante, envoyé par Sa Majesté Catholique pour traiter quelques affaires avec la république de San-Marino, apprécia le talent de Giovan-Battista, et le recommanda si chaudement au duc Cosme, que, peu de temps après, Son Excellence se l’attacha en qualité d’ingénieur.