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accorder Bartolomineo, pour fortifier l’île de Malte contre les attaques des Turcs et pour y former deux villes de plusieurs villages situés à quelque distance les uns des autres. Malgré l’appui de la duchesse et de plusieurs grands personnages, les chevaliers de Rhodes voyaient depuis deux mois déjà leurs sollicitations rester infructueuses, lorsqu’enfin ils obtinrent le consentement de Son Excellence, grâce à l’entremise d’un bon père capucin auquel le duc portait une si vive affection, qu’il ne savait rien lui refuser. Le stratagème dont usa ce saint homme, en faisant appel à la conscience et à la religion du duc, ne mérite que des louanges, car il tournait évidemment au profit de la république chrétienne.

Bartolommeo et les deux chevaliers partirent donc de Pesaro, le 20 janvier 1558 ; mais, forcés par une tempête de relâcher en Sicile, ils n’abordèrent que le 11 mars à Malte, où ils furent accueillis avec joie par le grand-maître.

Une fois instruit de ce qu’il avait à faire, Bartolommeo se mit à l’œuvre et commença des fortifications où il donna de telles preuves de talent, que le grand-maître et les chevaliers le comparèrent à Archimède et l’accablèrent de présents.

Bartolommeo venait d’achever le modèle d’une ville, de quelques églises et d’un palais pour le grand-maître, lorsqu’il fut attaqué de sa dernier e maladie : Un jour du mois de juillet, en prenant le frais entre deux portes, il ressentit des douleurs atroces qui furent suivies d’une cruelle dyssenterie qui l’emporta au bout de dix-sept jours. Sa mort