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nieux qu’il porta à Venise, chez le comte Giovan lacomo Leonardi, afin que ce seigneur, qui était alors ambassadeur près de la république, le livrât à l’examen des hommes du métier qui se rassemblaient dans son palais avec d’autres savants. Bartolommeo fournit lui-même de lumineuses explications sur son modèle, qui fut universellement approuvé, et qui lui valurent les plus grands éloges. Bartolommeo retourna donc à Pesaro avec son modèle, que malheureusement le duc ne put mettre à exécution par suite de diverses circonstances.

Vers cette époque, Bartolommeo donna le dessin de l’église de Monte-l’Abate, et celui de l’église de San-Piero in Mondavio, qui fut conduite à fin par Don Pier Antonio Genga. Je ne crois pas que l’on puisse voir rien de mieux que ce petit édifice.

Sur ces entrefaites, Paul III monta sur le trône pontifical, et nomma capitaine général de la sainte Église le duc d’Urbin, qui se rendit à Rome accompagné de Bartolommeo. Sa Sainteté ayant manifesté le désir de fortifier le Borgo, notre artiste fit de magnifiques dessins, qui sont aujourd’hui à Urbin entre les mains du duc.

Tous ces ouvrages répandirent au loin la renommée de Bartolommeo. Il était encore à Rome lorsque les Génois supplièrent Son Excellence de lui permettre de travailler à quelques-unes de leurs fortifications ; mais le duc se montra sourd aux instances dont ils le poursuivirent, même à Urbin.

Enfin le grand-maître de Rhodes envoya à Pesaro deux de ses chevaliers prier Son Excellence de lui