Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/625

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une Résurrection du Christ qui se distingue par une correction de dessin, une vigueur de coloris et une science du raccourci qui lui valurent une grande réputation.

Pendant son séjour à Rome, le Genga se livra à de sérieuses études sur les édifices antiques qu’il mesura, comme le prouvent les écrits qui sont aujourd’hui entre les mains de ses héritiers.

Sur ces entrefaites, le duc Guido étant mort, Girolamo fut rappelé à Urbin par le nouveau duc Francesco-Maria, à l’époque où ce prince prit pour femme et emmena dans ses états Leonora Gonzaga, fille du marquis de Mantoue. Son Excellence chargea Girolamo d’élever des arcs de triomphe et d’exécuter des décorations de théâtre. Notre artiste s’acquitta si bien de cette tâche, que l’on pouvait comparer Urbin à une Rome triomphante.

Plus tard, le duc ayant été chassé de ses états, Girolamo, fidèle au malheur, partagea son exil. Il se réfugia avec sa famille à Cesena, où il laissa sur le maître-autel de Sant’-Agostino un tableau à l’huile dont le haut est occupé par une Annonciation, le centre par un Père Éternel, et le bas par la Vierge et l’Enfant Jésus entourés des quatre docteurs de l’Église. Ce morceau, d’une rare beauté, est fort estimé.

Girolamo peignit ensuite à fresque, dans une chapelle de l’église de San-Francesco, à Forli, une Madone montant au ciel, environnée d’anges, d’apôtres et de prophètes. Ce tableau fournit une nouvelle preuve de l’admirable génie dont était doué