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ces entrefaites, Giorgio Vasari, alors au service du pape, ayant rencontré le Mosca qu’il aimait beaucoup, résolut de lui procurer de l’ouvrage. Il voulait lui donner à sculpter de riches ornements sur le tombeau du cardinal di Monte, que Jules III, héritier et neveu de ce prélat, lui avait ordonné d’élever dans l’église de San-Piero-a-Montorio. Mais le pape montra les modèles de Vasari à Michel-Ange, et celui-ci dit à Sa Sainteté qu’il ne fallait point s’embarrasser d’ornements ; car, ajouta-t-il, si d’un côté ils enrichissent un ouvrage, d’un autre côté, ils nuisent aux figures, et leur enlèvent du ressort. Le pape adopta cet avis, et Vasari fut forcé de remercier le Mosca et de terminer sans ornements son tombeau, qui, du reste, fut ainsi mieux qu’il n’aurait été autrement.

Le Mosca regagna, donc Orvieto. Il y dessina deux grands tabernacles de marbre qui furent construits dans la croisée[1] de l’église. Raffaello da Montelupo laissa un Christ nu et en marbre dans l’un de ces tabernacles, et le Moschino fit pour l’autre un saint Sébastien également nu. La même église doit au Moschino un saint Pierre et un saint Paul qui ne méritent que des éloges.

Pendant ce temps la chapelle de la Visitation ne fut pas abandonnée. Lorsque le Mosca mourut, il ne lui restait plus à y sculpter que deux oiseaux qu’il aurait sans aucun doute achevés, si Messer Bastiano Gualtieri, évêque de Viterbe, ne l’eût employé à exécuter un bas-relief en quatre pièces, qui fut en-

  1. On appelle ici croisée le travers qui forme les deux bras d’une église bâtie sur le plan d’une croix.